Le sentier de la guerre - Marc Bourgne

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Le sentier de la guerre a mis très longtemps à voir le jour. L'origine en remonte effectivement au milieu des années 90, époque où Claude Gemignani, ancien directeur artistique de Dargaud (où je l'avais connu et apprécié) était devenu éditeur chez Soleil et souhaitait y faire signer Michel Blanc-Dumont. Connaissant mes liens d'amitiés avec Michel, Claude m'a demandé d'imaginer une histoire susceptible de le séduire. C'est ainsi que je me suis intéressé aux Indiens d'Amérique, que Michel avait si bien dessinés dans Cartland.
Mes deux sources d'inspiration pour imaginer l'histoire de Diane Myers, personnage fictif, sont Sitting Bull, le grand chef sioux (Fernand Nathan 1968), un livre écrit par George Fronval et magnifiquement illustré par Jean Marcellin que j'avais lu et relu durant mon enfance, et un article paru dans American History illustrated, une revue étasunienne à laquelle j'étais abonné durant mes études d'histoire, consacré à Carl Wimar, artiste peintre allemand ayant vécu autour de la Missouri river, parmi les Indiens, dans les années 1850.
Le synopsis du premier tome du Sentier de la guerre n'a hélas pas suffisamment inspiré Michel Blanc-Dumont pour qu'il accepte de signer chez Soleil. Je l'ai alors envoyé à Michel Rouge, qui l'a trouvé bien mené mais pour qui, après Comanche, il était « difficile de poursuivre le voyage en Amérique, d'autant que ce genre d'histoire fait nécessairement appel à une documentation plutôt précise » (extrait d'une lettre de septembre 1996).
J'ai ressorti le projet de mes tiroirs en 2001, après avoir sympathisé avec le dessinateur québécois VoRo (mon futur co-auteur pour le diptyque L'été 63). Il a dessiné plusieurs jolies études et quatre planches, que nous avons présentées à quelques éditeurs pendant le festival d'Angoulême 2002. Hélas, la réponse de ces derniers fut que le western était passé de mode. Le sentier de la guerre allait devoir attendre, pendant une quinzaine d'années de plus, le retour en grâce de ce genre que j'aime tant.
En 2015, donc, stimulés par le succès du Undertaker de Dorison et Meyer, les éditeurs cherchent des westerns. Et deux dessinateurs me sollicitent exactement au même moment : Sandro et Didier Pagot. Je leur envoie le synopsis du Sentier de la guerre et le découpage des planches qu'avait déjà dessinées VoRo. Mon éditeur chez Glénat, Franck Marguin, et moi-même devons trancher. Ce n'est pas facile : Sandro et Didier ont aussi bien travaillé l'un que l'autre. Et finalement, c'est Didier qui est choisi. Le sentier de la guerre va enfin voir le jour, plus de 20 ans après que je l'ai imaginé.



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